Combattre le paludisme dans le district de Binah

Fév 9, 2022

En juillet 2021, nous annoncions le lancement du programme de soins primaires intégrés dans le district de Binah. Depuis, un total de 40 agents de santé communautaire ont été recrutés à temps plein au sein de leurs communautés pour fournir des services de santé de haute qualité et contribuer à lutter contre la mortalité des mères et des enfants de moins de cinq ans. Six mois après le lancement du programme, les membres de l’équipe de communication de Santé Intégrée se sont rendus dans la communauté de Péssaré, dans le district de Binah, pour récolter les témoignages des familles ayant bénéficié du programme de soins primaires intégrés. 

Des soins gratuits à domicile pour la communauté de Péssaré

En arrivant dans les environs de Péssaré, l’équipe de communication de Santé Intégrée rencontre Ariette Tchotilim, mère de quatre enfants, dont la fille a été récemment traitée par Yendoupabe Kampouribe, agent de santé communautaire soutenu par Santé Intégrée. En voyant l’équipe arriver, Ariette nous invite chaleureusement à venir se joindre à elle dans la cour de la concession familiale.

Au début du mois de janvier, Sylvie, la fille d’Ariette âgée de trois ans était dans un état fiévreux. L’agent de santé communautaire Yendoupabe, alors en recherche active de nouveaux cas, se trouvait justement dans le quartier où vit actuellement Ariette. Entendant qu’une petite fille avait de la fièvre, Yendoupabe se rendit immédiatement au domicile de cette dernière. À l’aide d’un test rapide administré à la fillette, Yendoupabe diagnostiqua Sylvie avec le paludisme. Un traitement accompagné de divers conseils au sujet de la prévention de la maladie furent ainsi prodigués à Sylvie et sa famille. Yendoupabe a par la suite effectué un suivi journalier afin de s’assurer que l’état de santé de la fillette s’améliorait. Sylvie est aujourd’hui une petite fille pleine d’énergie ! 

L’agent de santé communautaire, KAMPOURIBE Yendoupabe, effectuant ses rondes au sein de la communauté de Péssaré. Elle pose aux côté d’Ariette et sa fille Sylvie (à gauche) et d’Elise (à droite)

Avant le lancement du programme de soins primaires intégrés, la communauté de Péssaré avait principalement recours aux guérisseurs traditionnels offrant diverses tisanes pour soigner leurs différents maux. Le centre de santé le plus proche est en effet difficile d’accès et le coût de transport en plus de celui du traitement constituait un obstacle majeur à l’accès aux soins. Sans le programme de soins primaires intégrés, les mères comme Ariette n’avait pas les moyens financiers pour soigner leurs enfants :

« Le manque d’argent fait partie des problèmes que nous devons surmonter lorsque nous avons un enfant malade. Mais grâce aux médicaments que l’Agent de Santé Communautaire nous a donné gratuitement, ma fille s’est vite rétablie. Merci Santé Intégrée ! »

Ariette, mère de Sylvie, résidante de la communauté de Péssaré

Les agents de santé communautaires : des acteurs clefs dans la lutte contre mortalité évitable

Au mois de janvier, la saison des pluies, souvent associée à des pics de cas de paludisme, est loin derrière. Cependant, le paludisme reste une menace importante pour les familles rurales, même pendant les mois secs de l’hiver. En effet, avec le tarissement des sources d’eau, les moustiques pondent leurs œufs partout où ils trouvent de l’eau stagnante, ce qui peut être proche des habitations. Ainsi, lorsque les douches ne bénéficient pas d’un système d’évacuation des eaux efficace, des flaques d’eau peuvent se former et attirer les moustiques. Le paludisme est donc une menace pour les jeunes enfants tout au long de l’année.  

Face à cette réalité, les agents de santé communautaires jouent un rôle critique. Effectuant des visites à domicile dans leur quartier, ils ont la capacité de détecter, tester et traiter le paludisme à un stade précoce. Mais leur contribution ne s’arrête pas là. Les agents de santé communautaires sont également formés à la prévention contre la maladie. Ils peuvent ainsi accompagner les parents pour qu’ils puissent mieux protéger leurs enfants contre le paludisme.  

Par exemple, l’agent de santé communautaire Yendoupabe s’est entretenue avec Arriete afin de lui expliquer les gestes sanitaires simple à adopter au quotidien (comme l’utilisation de moustiquaires) et comment gérer l’entretien de la cour pour éviter la formation de flaques d’eau et de nids de moustiques. Armés de médicaments et d’informations sur la prévention, les agents de santé communautaire constituent la première ligne de défense contre la mortalité évitable et contribuent à améliorer la qualité de vie des communautés avec lesquelles ils travaillent.  

Tous les agents de santé communautaires soutenus par Santé Intégrée ont reçu un équipement de protection individuelle contre la COVID-19 et sont tenus de le porter pendant leurs visites à domicile, pour leur propre sécurité et celle de leurs patients.